jeudi 10 décembre 2015

Inde!! dans la jungle de Manipur, suite!!



Imphal, début Avril.

Le temps est gris comme la ville. Des pluies torrentielles s'abattent. La mousson, avec mon ami italien Mauro, on l'avait calculée pour être juste devant elle. Apparemment ce n'est que du mauvais temps..la mousson est pire...


C'est la fin de semaine, notre hôte warmshower nous propose d'aller à Ukhrul. Ville-village perchée dans les montagnes.
Nous y allons en Bus. Autant le dire je préfère mon vélo. La route serpente le long de collines interminables, la route n'est faite que de virages et nids de poule.

Ukrull, juste avant l'orage.

Ukhrul, nous y passons la nuit. La ville se situe en haut d'une colline, sa population est constituée de tribus des alentours d'origine sino-tibétaines.
Des graffitis hostiles à l'armée indienne apparaissent. Ukhrul est un bastion des indépendantistes.
L'ambiance est un peu pesante, on nous regarde, on nous espionne.


Pattes de poulet, couennes, beignets de légumes et du boudin!!

 Néanmoins, nous essayons la cuisine locale, à base de porc notamment et j´y  découvre du boudin! Pas exactement le même que celui de Normandie mais on s´en rapproche. Ici, on le coupe en tranche puis on le poêle rapidement. Un régal!


Il y a aussi une impressionnante église catholique. Une grande partie de la population du Nord-Est s'est convertie au christianisme au début des années 50.
La vue depuis le balcon de l'hôtel nous fait dire que les prochains jours de vélo ne vont pas être de tout repos. Les montages-collines sont en dents de scie et les vallées très encaissées. On appelle cela du casse-pattes!

Retour à Imphal.
Toujours autant de types armés.
Nous mangeons un plat typique d'Inde du Sud, le "thali", du riz blanc accompagné de six petits bols remplis de légumes, curry, viandes et dans le dernier il y a du riz au lait! u
Un régal! Copieusement bon, le tout pour 1,20€!!

Pour changer nos dollars, nous devons attendre devant les bureaux d'un tour opérateur situé dans un immeuble qui est toujours en cours de construction. Pas de rambarde dans la cage escalier, des câbles dans tous les sens.
Par contre au 4ème étage, les bureaux sont flambants neufs. Le patron de l´agence, genre de personnage qui savait compter les billets avant de savoir lire, nous accueille chaleureusement et nous échange nos dollars à taux correct.
Mais depuis le début de mon arrivée en Inde, je me demande où est la normalité? Rien de fonctionne comme les autres pays. On ne sait jamais si il faut être patient ou pressé. L'indien a toujours le chic pour compliquer une situation simple.
On apprend, rapidement.

Notre objectif dans cette partie du monde est d'atteindre l'état de l'Arunachal Pradesh. Il nous faudra traverser 2 états indiens, Nagaland et l´Assam.

Nous sortons de Imphal indemnes. Nous avons évité motos, triporteurs, piétons, câbles, trous, poubelles et bien sûr les vaches.
Dans une petite gargote, nous prenons notre petit déj, constitué de petits pains frits dans l'huile, appellés Puri, et de curry de légumes. La famille enthousiaste de voir débarquer 3 cyclistes, nous impose une petite séance photo.
Je pose mon casque de vélo sur la tête du paternel, histoire de faire rigoler tout le monde.




La route monte et descend  tranquillement dans une forêt-jungle. Rien d´extraordinaire sur cette route. Nous passons quelques villages où il n´y a que des nouilles instantanées à manger.

Le soir nous atteignons la ville de Marrand, dernière ville avant l'état de Nagaland.
La nuit approche. On nous a formellement déconseillé de rouler de nuit ou de faire du camping sauvage. Trop de groupe rebelles sont au fil du temps devenus des bandits de grands chemins.
Comme chaque soir, nous voilà à la recherche d'un "petit coin de paradis" comme j'aime le dire.
Je demande donc à un petit magasin si il connait un endroit pour dormir,  il m'indique une école qui se trouve juste à coté.

Dans la cour de l´école, nous reçoit un père. C'est une école catholique sous l´institution de Don Bosco.
Nous sommes tout de suite les bienvenus. Le père m'interdit de poser ma tente, c'est un ordre.
Au contraire, il nous offre des superbes chambres en suite...le paradis!!!
Puis comme un miracle, nous découvrons la table pour prendre le thé.
Une grande table ronde possédant en son centre un plateau rotatif sur lequel des biscuits, des gâteaux et autres sucreries.
Avec trois cyclistes autour de cette table, le plateau va faire des tours...sous l´oeil bienveillant du Pape François.
Puis on nous demande ce que l´on veut manger ce soir!! j´en reste encore bouche bée.
Dans les cuisines travaillent trois jeunes filles. Sorties du cursus scolaire depuis longtemps, par stages de trois mois, les pères leur apprennent l'anglais et l'hôtellerie.



Les pères, outre l´enseignement catholique, sont surtout ici pour combattre l'illettrisme. Peu importe si les enfants ne croient pas trop en dieu.
Du fait que les enfants proviennent de différentes tribus, la seule langue utilisée est donc l'anglais.
Ainsi après de nombreuses années d'enseignement, on parle assez bien l'anglais dans la région.
Cela a permis aussi que des tribus ont pu enfin communiquer entre elles, en anglais. Plus de compréhension, plus de tolérance...
L'école accueille 600 enfants. Le lendemain, nous assisterons à la rentrée. Et ça ne rigole pas. En gros le message du directeur était "si vous ne voulez pas étudier, partez, nous manquons de place"! ça a le mérite d être clair.

Nous quittons les pères, l'un deux nous souffle l'idée de tenter notre chance à la cathédrale de Kohima ce soir. Peut être que nous pourrions y trouver un lit.
D'un regard avec Mauro, nous nous disons qu'il ne faudra pas louper l'heure du thé!

À plus.
Ça roule.







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