vendredi 7 novembre 2014

Ouzbékistan!! c'était coton!!


Décrire l'ouzbékistan, c'est pas très évident, tellement de contraste.
C'est un peu le far West de l'Asie centrale, personne n'est pauvre mais tout le monde veut des dollars.
D'ailleurs les uzbeks n'ont que ce mot à la bouche " dollars". Leurs monnaie étant aussi stable qu'un château de carte, le dollars US est devenu roi.
Par contre, les uzbeks ont un sens
de l'hospitalité très fort et même trop fort.
Ils ne vous lâchent pas d'une minute, vous ne pouvez rien refuser, du bol de lait au bol de vodka, vous devez tout boire!!
Alors au début, c'est rigolo mais après 30 jours passés sur la route, vous n'en pouvez plus. Il est impossible d'être seul plus de 2 minutes.
Il y a toujours une personne qui sort de nulle part, et qui reste là même si la conversation est impossible.c'est usant.
Surtout qu'ils transforment vite fait le thé en vodka.

Je suis sifflé en permanence. Quasiment toutes les voitures me claquesonnent.
À chaque arrêt dans les villes ou villages, c'est une semi émeute qui éclate. Atmosphère!!

Bref, ma première nuit se passera avec le gardien de nuit d'une entreprise de récupération de transformateur électrique.
On sort une table, quelques matelas et voilà mon lit pour une nuit à la belle étoile dans la cour de l'entreprise.
N'ayant pu atteindre Bukhara avant la nuit, dans un patelin, j'ai demandé si il y avait pas un resto routier pour y passer la nuit.
On me présenta le gardien, impossible de dire non.
Le lendemain matin, il m'invitera à prendre le petit déjeuner chez lui.

Je comprends vite qu'il est difficile de trouver un coin pour poser ma tente. Tout est champ de coton et l'eau potable n'est pas évidente à trouver.
De plus, il fait très chaud. Le soleil tape très fort et tôt le matin.

Je découvre Bukhara, étape mythique de la route de la soie.
Devenue très touristique,cette cité garde encore une atmosphère bien agréable.

Après je file vers samarkand en passant par Nurota, histoire d'échapper aux grands axes de circulation et aux champs de coton. Je me retrouve au milieu de nulle part. Il n'y a pas un bruit. À là nuit tombée, c'est le silence total.

En plus dans la théorie soviéto libérale ouzbek, les touristes doivent passer leurs nuits dans des hôtels référencés par l'état. Sous peine d'amende à la sortie du territoire! On verra bien!! :-)
Sur la route, un père de famille m'invite pour le petit déjeuner.  Il possède une petite ferme. Oeuf au plat, raisin,pastèque, pain et thé.
Le vélo est monnaie courante alors souvent je suis accompagné sur quelques centaines de mettre.
Et on me pose les même questions, d'où je viens,âge, marié,enfants et surtout combien coûte le vélo!! Sans référence à l'argent, les uzbeks sont perdus!! Des fois, je réponds différemment aux questions, histoire de ne pas devenir fou. Au bout de la 15ième personne, je suis anglais, belge... marié, 2 enfants, bref je change de vie un instant!!

Un peu avant samarkand, je serais invité à dormir chez une famille. Un couple et deux enfants. Le mari s'occupe de l'irrigation des champs. Un astucieux système de vannage lui permet d'inonder les champs de coton. Repas constitué de oeufs au plat, melon, pastèque et pain et thé bien sur. Les enfants jouent avec ma tablette. Le garçon, âgé de 5 ans, veut me l'acheter. Il me montre un billet. Le "bizness" ça commence tôt chez les uzbeks.

Le lendemain, le mari me montre son vélo et je comprends tout de suite qu'il veut que je lui répare sa roue arrière qui est crevé. 
Je découvre une chambre à air "made in urss"!!!

J'arrive à Samarkand, autre étape mytique de la route de la soie. Sauf que le Président en place a eu un peu la main lourde sur le lifting des rues, places et monuments. Du coup, la ville a perdu de son charme.
Et comme à Bukhara, les quartiers populaires ont été emmuré. Des grandes portes métalliques permettent l'accès au quartier. C'est triste.
Par contre, les mosquées sont impressionnantes!

Après samarkand, je file vers le Sud, direction Tadjikistan.
Je fais un petit détour par urgut pour voir, un haut lieu religieux.
L'endroit est connu pour sa source d'eau et ses platanes vieux de 1000 ans. Dans le plus vieux, une école coranique a été creusé à l'intérieur du tronc. Je rencontre le maître des clefs, 80 ans, avec les russes pendant la seconde guerre mondiale, il a traversé l'Europe jusqu'à Berlin.

Je passe par shahrisabz où la ville est en train de subir ce fameux lifting uzbek. 2ans de travaux! Circulez, rien à voir!!

Sur la route avant le passage d'un col, je suis invité pour le déjeuner à un petit resto par 3 gaillards! On boit sec la vodka dans les bols de thé.
Les bouteilles roulent sous la table et je me demande comment je vais faire pour sortir de cette embuscade. Je finis par quitter l'endroit, salement amoché quand même. La montée du col sera un vrai calvaire mais elle me fera évaporer cette horrible vodka!

Je serai malade toute la nuit. 

Deux jours après, alors que ma tente est déjà posée. Un famille s'arrête pour manger un bout de pastèque, histoire de faire une pause et de refroidir le moteur de la voiture. Ils sont à une distance de 50-60m, ils ne me saluent guère mais soudain, ils envoient leurs 2 plus jeunes enfants vers moi pour m'offrir un pain! Les enfants me le donnent et repartent en courant. Du coup, je vais vers la famille pour les remercier. Quelques mots et ils m'offrent aussi le reste de la pastèque avant de repartir!

Puis je serai de nouveau invité pour le déjeuner dans une ferme, exploitation laitière sur modèle européen. Une dizaine d'ouvriers y travaillent.
On partage la nourriture, ils me proposent de la vodka, je parviens à repousser les assauts. Du coup, ils ramènent une bouteille de vin blanc et c'est parti pour de grandes rasades servies dans des bols.
La bouteille est sifflée en 5 min. Merci pour la dégustation. Après, ils vont chercher un prof d'anglais à la retraite pour traduire nos conversations insensées.  Il y aussi 2 cobras vivants dans un bidon, fraîchement capturés.
On passera une après midi bien sympa!

J'arrive finalement à denau, ville frontière avec le Tadjikistan. J'y resterais 7 jours car mon visa tadjik est à date spécifique. Je ne peux y rentrer avant la date inscrite sur mon visa.  Ah! L'Asie centrale et ses frontières....
Pour faire simple, l'ouzbékistan c'est l'image même que l'on se donne de l'Asie centrale.

Tout est possible, rien n'est faisable. À vélo, le pays est exigeant mais surprenant. Et l'hospitalité ouzbek a été l'une des plus forte jusqu'à présent.
À+
Ça roule!
Photos
https://picasaweb.google.com/106951843873766302336/Uzbekistan?authkey=Gv1sRgCKr1xaL-kOXdAg

2 commentaires:

  1. On a failli attendre.... Heureusement que JC est là pour te botter l'arrière train !

    Merci pour les nouvelles ;)
    Biz les Sagiens

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  2. Salut beber,

    Alors, t'attends ton visa? Tu vois, même à l'autre bout de la planète y a toujours une administration pour te prendre la tête!

    Bonne route!

    Le chartrain (Philippe)

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