mercredi 3 décembre 2014

Tadjikistan!! M41, vallée de wakhan, Pamir highway!!



Ma dernière nuit uzbek sera dans un champ de coton près du poste de douane. Je passe la frontière aux premières heures du jour
Côté uzbek, je peux entrer mais personne n'est encore là.
J'attends les officiers. Un haut gradé vient à ma rencontre, il veut essayer mon vélo. Je peux pas dire non. Le même, fera une inspection de ma tablette et de mon appareil photo. Histoire de dire...
Côté tadjik, c'est tranquille, un coup de tampon et welcome
to Tadjikistan!!
Je file vers dushambe, la capitale,où j'y passerai quelques jours chez un warmshower. Quand j'arrive, il y une dizaine de cyclos dans la maison! Super ambiance! Après 4 jours, de"repos" :-) et le permis gbao en poche, je pars vers le Pamir!
Le permis gbao est juste un bout de papier, que l'on est obligé d'avoir pour traversée les pamirs.
Je pars seul sur la M41, nom officiel de la Pamir highway.
À savoir, que le Tadjikistan est la plaque tournante de l'héroïne et d'opium, et la M41 son mode de cheminement. Je me dis que j'ai sûrement dû croiser certains chargements.
Le Tadjikistan est le pays le plus pauvre de l'Asie centrale mais vous pouvez croiser d'énorme 4*4 ou encore des Mercedes peinture or!!!
Je sais que les premiers 600km, pour atteindre khorog sont les plus exigeants. Mais là, je prends une claque. L'asphalte disparaît pour des graviers, cailloux et sable. La route est en dent de scie, ça monte, ça descend tout en remontant la vallée. Un col est au programme, 3250m. Je serais en haut du col, à la tombée de la nuit. Pas de vent, je pose ma tente en plein milieu du col, juste à côté d'anciennes balles de mitraillette, que je ne verais que le lendemain.
La descente du col m'emmène vers le panj, fleuve qui sépare le Tadjikistan et l'Afghanistan.
Je vais longer l'Afghanistan pendant un long moment. Parfois, on se saluent et quelques "hello" font écho aux flancs de cette vallée étroite.
Les camions se faufilent et laissent un nuage de poussière immense. C'est le salaire de la peur grandeur nature!!
Dans les villages, les enfants courent à mes côtés, je transporterais quelques cartables à l'arrière de mon vélo pour des écoliers fatigués.
Toujours plus de poussière, encore plus de camions, la route prend une tournure dramatique.
Avec l'Afghanistan en vue permanente, le paysage devient grandiose et bouleversant!
Je campe aux bord du panj, je regarde la route côté afghan celle ci est terrifiante. La moto aux sacoches en toile de jute est reine de l'autre côté.
Je ferais un Bivouac avec un français qui roule dans le sens opposé. Un conversation dans sa langue maternelle, ça fait du bien.
Sur la route, je rejoins Bert, un cyclo hollandais, on roulera ensemble jusqu'à khorog.
Puis on sera rejoins par un couple australo-anglais, halley et david, avec lesquels je vais rouler pendant un long moment.
Le petit groupe arrive finalement à khorog, pour une petite pause, bien mérité après 600km de cailloux.
On retrouve d'autres cyclos, tous malades. Apparemment la gardia, parasite dans l'eau, rôde dans les parages.
Mon tour viendra mais plus tard.
Je retrouve, Martin et Suzanna aka twisting spokes. C'est énorme, on s'est vu en cappadoce et à Téhéran. On finira par rouler ensemble à la fin de la Pamir High way, Martin étant en convalescence de ce fameux parasite.
Un couple d'écossais, jules et marriana, nous rejoins, pour traverser la vallée du wakhan.
Nous sommes donc 5 au total, David, halley, jules, marriana et moi!
L'entente est super. On prend notre temps pour faire cette portion.
Le paysage devient spectaculaire, surtout après ishkashim, où la chaîne montagneuse de l'hindu kush se devouvre.
Avec étonnement, nous découvrons que la vallée est très habitée.
D'ailleurs la moisson du blé est en train de se terminer. On bat le blé à la main ou avec l'aide des ânes, il y a du monde dans les champs.
Un attelage de boeufs sert à déterré les patates.
On roule dans un autre siècle, retour vers le futur.
On est souvent obligé de camper près des villages, faute de trouver un endroit plat pour poser la tente.
Les locaux, nous apportent thé et nourriture. C'est extraordinaire.
Des sources d'eau chaudes sillonnent la vallée. Nous nous arrêterons à l'une d'entre elles. Nous prendrons un bain nocturne sous les étoiles.
Un régal!
Nous dirigons vers la fin de la vallée, la route commence à monter sérieusement, un col est à passer pour rejoindre la M41.
Cette partie est hallucinante, le paysage n'est fait que de cailloux, la verdure disparaît.
De l'autre côté de la rivière, Une caravane afghane fera l'apparition un matin. Les femmes couvertes d'un grand foulard couleur fushia sont montées sur les chevaux, les hommes tirrent les dromadaires.
La scène est sur réaliste, l'espace d'un moment, nous sommes revenu au temps de Marco Polo.
L'aventure se gâté, je commence à être sérieusement malade. Au début, j'ai pensé que c'était simplement un rhume mais la situation a rapidement dégénéré. Une sorte de bronchite, infection pulmonaire "je ne sais quoi" m'empêche de respirer convenablement.
On est à plus de 3000m. C'est la galère. Plus de force dans les jambes, mes amis cyclos m'aident à chaque montée. Ils me soutiendront jusqu'à la fin. Merci!!
Pour ajouter à cela, j'ai les boyaux qui se detraquent, le fameux parasite fait son apparition.
Prenant un anti bio à spectre large pour calmer ma bronchite, je ne veux pas mélanger avec un autre anti bio pour mon ventre.
Priorité à mes poumons, je garde mon mal de ventre!
Après recul, j'ai peut être attrapé une légionellose aux sources d'eau chaude. Je ne serais jamais.
Le paysage me fait garder le moral car il est tout simplement splendide. Et depuis le temps que je rêve d'être là, ce n'est une foutue maladie qui va m'enlever le sourire. Alors je me bats!!
Avant le dernier assaut sur la route du col, on passera la nuit dans une cabane pour berger. Les anti bios font effets, je vais mieux, mais j'ai pas encore les jambes. Surtout que la diarrhée m'empêche d'assimiler toute l'énergie des aliments. Alors au lieu d'acheter des kit "à la con" de premier soins, il faut mieux se renseigner sur le mélange d'antibios que l'on peut faire. La leçon est retenue! :-)
On arrive au col à 4350m. Nous sommes fatigués mais heureux. La route ou plutôt chemin sablonneux aura été éprouvant.
On descend doucement dans un paysage lunaire pour retrouver la M41 et surtout l'asphalte!!
L'étape sera longue et grandiose, nous arriverons à alichor au couché du soleil. Nous nous etalerons sur le cousins en coton de l'homestay "marco polo".  Le gérant fera chauffer de l'eau chaude pour une toilette bien mérité.
Je suis sur le toit du monde a 3900m. L'ambiance est irréelle. Je suis heureux.

Le lendemain, on redecolle direction Murgab, chef lieu du plateau des Pamirs.
On roule à 4000m sous un grand ciel bleu. Des montagnes entourent le plateau, j'ose à peine à imaginer leurs altitudes.
Murgab, ville type "far West", on pourrait y tourner un film western sans problème.
Nous faisons halte au Pamir hôtel. J'y retrouve Martin et Suzanna.
Le bazar est constitué d'anciens contenaires. C'est loufoque.
L'air est âcre, les habitants brûlent des bouses de yaks pour se chauffer.
Des pompes manuelles installées par des ong, nous donnent de l'eau.
Un grand ciel bleu fait son apparition.

La route est toujours magnifique mais l'air se rafraîchit.
Le soir, nous demandons à une ferme si nous pouvons poser nos tentes.
La famille composée de 2 enfants nous invite à dormir à l'intérieur.
Il fera un bon -15C dans la nuit.
Toute la vie de la maison se passe dans une seule et unique pièce.
Le poêle qui brûle des bousses surchauffe la maison.
Nous préparons à manger de notre côté puis partageons le repas avec eux.
La ferme sert aussi de refuge pour quelques naufragés de la route.
Ainsi un militaire passera un moment avec nous, il vérifiera mon passeport. Je retrouverais ce garde à la frontière!
Nous dormons tous dans la même pièce, collés les uns aux autres.
Dans la nuit, 2 hommes feront leur apparitions, naufragés aussi.
Leur lada est en panne.
La lumière de la pièce restera allumée toute la nuit.
Avec la chaleur de la pièce, le sommeil est difficile.
Surtout que les 2 nouveaux arrivants enchaînent les cigarettes et débouchent la vodka!
Je me demande bien où je me trouve, la scène est incroyable.

Le lendemain, nous dirigeons vers le col le plus haut du parcours, 4665m!
Dans la montée, je n'ai pas de 'jambes', je pousse mon vélo sur une bonne partie.
Martin et Suzanne nous attendent en haut du col. Nous voilà 7 cyclos en haut du toit du monde!
On file vers karakol où nous passerons la nuit dans une superbe homestay' sadat'.
Nous prenons un jour de repos, le temps l'admirer le paysage.

Il nous reste encore une difficulté sur la route, c'est le col qui marque la frontière avec le Tadjikistan.
Magnifique étape, le vent de face nous enlèvera le sourire dans la montée.

Les gardes tamponnent nos passeports, puis nous passons la nuit dans un bâtiment en construction.

C'est par un no man's land de 25km que nous atteignons là frontière kirgyse.
Les gardes nous feront bien patienter.

Nous filons vers sary tash, la première ville-village du kirgystan.
La route est splendide, les pamirs sont derrière nous.
Nous les admirons une dernière fois.
Depuis sary tash, c'est un mur de montagne qui se dresse.
L'image restera gravé à jamais dans ma tête.

Les pamirs imposent le respect.

Àplus.
Ça roule.

2 commentaires:

  1. Bravo pour ce saisissant commentaire et ton exploit!!! On savait que ce coin-là 'était magnifique, magique, au point de vouloir y retourner...Alors on est contents que tu aies pu le contempler dans toute sa splendeur mais aussi sa dureté! Bravo fiston!

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  2. Bravo, en tout cas tu nous fais rêver d'Evreux!
    Amélie et Florent d'Ouzbekistan

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