dimanche 17 juillet 2016

Inde!! Arunachal Pradesh! La saint cochon..


Mai 2015,
Pour le chemin du retour, le soleil fera son apparition. La descente depuis mechuka s'effectuera sans difficulté. Pour une fois que l'on connaît le terrain,
la tâche devient

moins ardue.
Dernier petit déjeuner à Mechuka, galettes de pomme de terre, mijotés de légumes, thé au lait engloutis, nous quittons ce plateau mystérieux qui restera à jamais gravé dans nos memoires!



J'evite de me faire piquer par les mouches, le remède donné par le biologiste fonctionnera assez bien.
Par contre les sangsues ne nous lacheront pas. Depuis le début, dès que l'on pause la tente ou le pied c'est une bataille sans fin pour les éviter.
La région étant humide en permanence, elles font légion ici.
Ne pouvant lutter, je me dechaussse quand seulement je sens que quelque chose se balade entre mes doigts de pieds..il faut avoir le coeur ou l'estomac bien accroché....

Les locaux nous souhaitent toujours la bienvenue, les poules, les chiens, les cochons sont toujours à la sieste sur le bord de route.
La patronne d'une petite gargotte se souvient de notre passage à aller et nous offre le thé au retour.

Un problème technique commence à faire surface, les freins.
La route étant humide et sale en permanence, nos freins se sont usés prématurément. Et nous n'avons qu'une paire de rechange.
Autant le dire, ça va pas faire l'affaire.
Dans les petits chefs lieus croisés, on essayera bien d'en trouver mais rien ne correspondra à nos vélo.
On vera bien.




Maintenant notre prochain objectif est d'atteindre Tawang. Ville tibetaine qui fût le premier lieu d'exil du dalaï-lama.
Sachant que l'on a déjà mangé une bonne semaine sur nos permis, il va pas falloir ne pas chaumer, puis il y a un col à 4100m à passer.

Avec Mauro, je suis un peu perplexe, on vera bien....

On rencontre souvent sur le bord côté, d'énormes taureaux.
Ce sont des mithuns, le plus gros bovidé à l'état sauvage.
Une bonne partie a été semi-domestiqué. Ils servent de monnaie d'échange lors d'un mariage, la famille du mari doit donner un ou plusieurs mithuns à la famille de la mariée. Et plus est belle la mariée, plus ça coûte cher!
6,7,8 voir plus mithuns peuvent être ainsi offert. Certains bêtes atteignent le poids d'une tonne!
Ils sont très peureux encore heureux, passé à moins d'un mètre de 1000 kilos de muscle n'est pas très rassurant!
Mais ils ont une petit péché mignon, ils adorent le sel.
Mauro arrivera à les approcher, les mithuns mangeant le sel dans le creux de sa main.



Parfois, la nuit, on les entend se roder autour de la tente. La première fois, entendre le souffle provenant de leurs museau sans savoir ce que ça pouvait bien être, m'a foutu une sacrée trousse!

En établissant le bivouac dans une cour d'école, c'est les vacances, un jeune homme viendra à notre rencontre.
Il nous propose de venir dormir chez lui.
Il revient de la chasse, il a tué un sanglier. Ce soir, c'est saint cochon!! La décision est vite prise.
Nous le suivons jusqu'à sa maison, lui sur sa moto complètement desossée.
Famille très modeste, il nous présente à sa femme, sa belle-mère et son tout jeune fils.
Petite hutte de bambou sur pilotis, la maison est remarquable comfortable.
Le sol est fait de fine lamelle de bambou, au milieu, est disposé une grande dalle de pierre où brûle le feu de bois.
Tous assis autour du feu, sa femme cuisine avec une dextérité impressionnant, d'une grande pince en fer, elle change les différentes gamelles, remet du bois, avec ,bien sur, le gamin sous le bars.

On brûle la patte de sanglier pour enlever les poils, une partie par en ragoût, une autre sera grillé, des saucisses sont en cours de fabrication et le reste de la viande sera accrochée au dessus du feu, afin d'être conservé par la fumée.

La famille possède une riziere qui leur donne le riz pour l'année.
Lui, il travaille quelques fois sur les chantiers de voirie.
Il est lideur d'un mouvement de protestation dans le village.
La somme d'argent allouée qui devait servir à les payer a été détournée.
Il représente donc les habitants au tribunal, chose ardue et complexe en Inde.

Nous mangeons comme jamais, la viande est excellente. Nos hôtes sont désolés car normalement on cuit la viande sur un feu de bambou.
Un goût unique apparemment. Mais revenant tard de la chasse, pas le temps de préparer le feu.
Dans les autres pays traversées, le bambou était roi, ici nous sommes dans son sanctuaire.

On vit bambou, on mange bambou, on dort bambou!

Maisons, barrières, paniers, cages à poules à cochons, étui, tapis de sol, outils, sont en bambou.
On cuit le riz à l'étouffer dans un bout de bambou vert.
On coupe une grosse tige, on laisse un opercule, l'autre côté ouvert coupé en biseau. On met le riz, l'eau, le tout refermé par une feuille de bananier ou bambou
Le bout de bambou est placé directement dans le feu, vert il ne brûle pas!
Goût unique apparemment!
On fait aussi une sorte de choucroute de pousse de bambou qui sert d'ingrédients dans les recettes.
Puis on fume aussi le tabac à l'aide de pipes à eau en bambou.

L'alcool de riz étant finie, on nous propose un verre de rhum. Santé!
Les invités on le droit à la meilleur place dans la maison, nous dormons à côté du feu sur une paillasse en bambou. Le chat aussi..

Le lendemain on se quitte avec un peu de tristesse.
Ce jeune homme est plein d'espoir, il n'a pas beaucoup de moyens, il sait que ça va être difficile mais il avance doucement mais sûrement.



Il nous souhaite bonne route en nous disant que nous n'avons pas assez de temps pour arriver à Tawang....on vera bien..

À+
Ça roule.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire